Rémi Abram Quartet au Festival Durance-Luberon









Le cadre de la cour d’honneur du Château de la Tour d’Aigues est absolument magnifique et les conditions pour un concert de jazz sont optimales. Après, c’est le Luberon ! Silver économie, terroir, produits locaux, qualité de vie, la Provence qu’aiment des gens aisés du nord de la France et de l’Europe. A côté de cela, les bénévoles sont motivés et disponibles, l’organisation est efficace, le piano mis à disposition est de qualité et le son irréprochable.
Je suis venu, sur les conseils d’un rédacteur de CultureJazz pour écouter Rémi Abram que je ne connaissais pas encore. Rémi Abram est un saxophoniste originaire de la Martinique et basé à Marseille. Virtuose, il est à la fois remarquable et inspirant par la qualité et la puissance de son timbre qui passe de la rondeur de ses graves à la maîtrise et la créativité de ses aigus. Son phrasé et ses envolées complexes et mélodiques transmettent une impression de liberté chaleureuse. Avec une touche très personnelle, Rémi Abram visite l’histoire du saxophone : Sonny Rollins, John Coltrane ou Dexter Gordon et bien d’autres. Du très haut niveau ! De plus, Rémi Abram est un vrai leader charismatique. Il compose les morceaux du quartet, il encourage, il pousse, il montre le chemin.
Il faut dire que le quartet fait corps, les thèmes et la mise en place sont précis. Chacun est partie prenante du projet. Claudio Celada est un compagnon de route. Rémi est le feu, il est la glace. Tout en retenu à son piano, il égraine ses phrases, tourne autour du thème, invente des couleurs. Dans les premiers morceaux plus Hot jazz, on sent ses influences mais même ensuite lorsque les morceaux deviennent plus contemporains (Ephémère) il trouve sa voie. Le contrebassiste, Adrien Colombe, arrivé récemment dans le groupe fait le job et bien. J’aime les batteurs qui sont aussi percussionnistes, ils ont généralement une approche moins mécanique de la batterie. Lucas Scalambrino est un batteur musical qui écoute, suit, relance, nuance.
A côté de moi, sur le premier rang se trouvait dans un fauteuil aménagé un spectateur qui n’était pas au meilleur de sa forme, sa femme m’avait confié qu’il se remettait d’une opération récente. Au bout du troisième morceau, il m’a regardé souriant et visiblement heureux grâce à ce qu’il venait d’entendre. Mes préjugés sur le jazz en Luberon venaient de s’éteindre.
Rémi Abram : Sax tenor et soprano
Claudio Celada : piano
Adrien Colombe : contrebasse
Lucas Scalambrino : batterie
Marc Criado pour CultureJazz le 1er Août 2025