Rencontres d'Arles 2025

Évidement, il est, difficile d’échapper au folklore « people » qui entoure les Rencontres de la photographie d’Arles, beaucoup sont là pour voir et être vu. Les festivaliers aèrent leur appareil photo, les Leica sont de sortie. Toute une population qu’on ne voit pas beaucoup dans nos contrées est dans les rues, hommes en jupe, look androgyne… D’ailleurs, « le genre » est le thème redondant de cette édition 2025, laissant la question sociale et la guerre en seconde division. Très présent aussi le thème des peuples premiers qu’ils soient sud-américains, australiens ou taïwanais.

Une fois passé cet aspect blingbling, il est merveilleux, quand on aime la photographie, d’avoir un lieu où le monde de l’image se donne rendez-vous. Il est merveilleux de pouvoir écouter Depardon parler de la couleur, de voir Nan Goldin présenter son travail, ou Harry Gruyaert signer ses livres. Extraordinaire de voir toutes ces idées, ces propositions des plus contemporaines et expérimentales mais aussi ces rétrospectives en noir et blanc. Émouvant de voir ces photographes en herbe présenter leur travail lors des nombreuses lectures de portefolio qui se tiennent dans la ville.

Comme tous les ans, un certain nombre de propositions m’a, au mieux, laissé indifférent mais j’ai vu de belles choses. La rétrospective sur Yves Saint Laurent m’a permis, dans une présentation de très haut niveau, de revoir des photographes qui me surprennent et me ravissent : Irving Penn, Richard Avedon, William Klein, Jeanloup Sieff et d’autres grands noms. J’ai découvert une photographe italienne, Letizia Battaglia, qui a documenté les actions de la Mafia en Sicile avec un discours et des images merveilleuses. Au Monoprix, difficile de ne pas saluer le travail de Diana Markosian. La critique est unanime : Simon Baker, directeur de la MEP, l’a notamment désignée comme l’un de ses coups de cœur, saluant ce dialogue sensible entre artistes et archives (photographies, témoignages, reconstitutions). Par ailleurs, cette exposition poignante a valu à la très jeune photographe, le Prix de la Photo Madame Figaro lors de l’ouverture du festival. Incroyable, je suis d’accord avec Madame Figaro… Je vieillis !!

Est-ce que je retournerai aux Rencontres l’année prochaine ? Sans doute !

Marc Criado, juillet 2025